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Nous allons parlé ce soir de Kolmanskop, la célèbre mine de diamant, à 10km de Luderitz, qui est située au sud-ouest du pays.

La grande ruée vers les diamants s’est déroulée surtout entre 1908 et 1914. En 1912, Kolmanskop produisait un million de carats par an, soit 11,7 % de la production mondiale totale de diamants. Les diamants étaient petits mais de grande qualité.

 

Les Allemands expédiaient la plupart des équipements/matériaux d’Allemagne, notamment pour construire des maisons à Kolmanskop. Il y avait un boucher, un boulanger, un bureau de poste, une fabrique de glace, ils avaient un petit train qui livrait des cubes de glace; de la limonade aux maisons chaque matin. L’eau douce était amenée par voie ferrée. Ils avaient aussi l’électricité, un poste de police (les chameaux étaient fréquemment utilisés pour leurs patrouilles), l’une des premières machines à rayons X (à des fins médicales et aussi pour vérifier qu’ils n’avaient pas avalé de diamants), un jeu de quilles. Des groupes d’opéra européens ou de chanteurs sont même venus s’y produire. Ils étaient à l’avant-garde pour l’époque, et cela devait être une vie assez extraordinaire au milieu du désert. Il y avait environ 300 Allemands, 40 enfants et ils employaient 800 Namibiens locaux qui vivaient plus loin.

Pour avoir une idée de ce que devait être la vie à cette époque, Marianne Coleman, qui était une jeune fille à l’époque et la fille d’un contremaître à Kolmanskop, se souvenait:

“L’un de mes premiers souvenirs d’enfance est celui d’ouvriers envoyés avec des pots de confiture vides, une petite bêche et un balai à main, et qui revenaient plus tard dans la journée avec des pots remplis de diamants.

Nous avions un bureau de poste, et c’était notre lien avec le monde extérieur. La poste était livrée tard le vendredi après-midi.

Nous n’avions pas de réfrigérateurs mais des coffres réfrigérants. Je me souviens du marchand de glace qui faisait sa tournée livrant des blocs de glace chaque jour.

Le boucher était M. Zirkler, et le boulanger M. Brechlin. Chaque matin, en allant au travail, le père déposait sa commande quotidienne au magasin, à la boulangerie ou au boucher. Le pain frais, la viande et les autres produits d’épicerie étaient livrés avant midi. M. Zirkler fabriquait les meilleures saucisses de Vienne fumées que l’on puisse imaginer. Dans le magasin, on pouvait acheter des caramels faits maison. Derrière le magasin se trouvait une aire de jeux pour les enfants. Il y avait aussi un grand atelier, un énorme dépôt, une menuiserie, des bureaux et des écuries.

Nous avions un peintre d’Allemagne qui peignait l’intérieur des maisons avec des motifs et des dessins fabuleux. Nous avions une piscine d’eau de mer. L’eau était pompée depuis Elizabeth Bay. L’eau qui débordait était utilisée pour l’usine et pour le nettoyage. Il y avait des cabines de bain autour de la piscine, on y organisait des fêtes d’anniversaire et le dimanche, si le temps le permettait, l’orchestre jouait et nous nous amusions bien.

Il y avait une école primaire avec une cour de récréation équipée de balançoires et d’un manège. Au sommet d’une colline de dunes se trouvait un réservoir qui avait une double fonction. Il approvisionnait l’usine minière en eau pour les opérations de lavage et de traitement et servait également de piscine aux habitants de Kolmanskop. L’eau de mer était pompée par une longue canalisation depuis Elisabethbucht, à 28 kilomètres de là.

En 1910, ils construisent une centrale électrique à Lüderitz pour fournir de l’électricité aux champs de diamants.

Le logement, l’électricité et le carburant étaient fournis gratuitement par la société, qui entretenait également un bel hôpital. L’hôpital possédait l’une des meilleures installations de radiologie d’Afrique du Sud.

L’hopital avait également sa propre cave à vin. Le vin était d’ailleurs utilisé aussi à des fins médicinales. L’un des deux médecins résidents, le Dr Kraenzle, pensait que les patients se rétablissaient plus rapidement s’ils recevaient une stimulation sous la forme d’un peu de vin ou de champagne.

En 1927, un superbe batiment pour les fetes  a été construit. Il possède une acoustique parfaite, conçue par un expert venu d’Allemagne. Il y avait également une salle de gymnastique et les projections de films, un jeu de quille, un casino et un théâtre. Des troupes de théâtre, des musiciens et

Le temps de travail à la mine était de neuf heures par jour, six jours par semaine, avec seulement des jours de congé spéciaux comme Pâques, Noël, le Nouvel An, etc. Au début, les services religieux avaient lieu dans le bâtiment de l’école.

Les salaires étaient bons et pratiquement tout était gratuit, y compris les maisons de fonction, les livraisons de lait et autres avantages annexes.

Il était difficile de garder un animal de compagnie, mais nous avions une autruche qui tirait un petit traîneau sur le sable. L’autruche n’est pas une bête docile et je me souviens de la terreur des ménagères. L’autruche s’arrêtait de temps en temps pour pincer et manger tout ce qu’elle pouvait trouver. Néanmoins, l’autruche et le traîneau étaient utilisés au moment de Noël pour amener le père Noël et quelques cadeaux…”

Malheureusement, je n’ai pas trouvé de photo de Marianne ni d’informations sur sa vie après.

Aujourd’hui, Kolmanskop est un petit trésor pour les photographes et les passionnés d’histoire.

L’exploitation minière intensive a épuisé la région dans les années 1930, lorsque de nouveaux champs de diamants ont été découverts plus au sud. Les gens sont partis en masse, abandonnant maisons et biens. En 1956, Kolmanskop était complètement abandonné.

Aujourd’hui, il existe encore quelques mines de diamants, mais la plupart de la production de diamants provient de l’extraction marine.

Namdeb Diamond Corporation (Pty) Limited est détenue à parts égales par le gouvernement de la République de Namibie et De Beers.

De Beers procède à l’extraction de diamants en mer à environ 120 à 140 m de profondeur dans l’océan Atlantique, au large de la côte namibienne. La société exploite une flotte de six navires capables d’explorer et de récupérer des matériaux diamantifères dans les fonds marins et de les transformer en un concentré riche en diamants.

Sur le site de De Beers, on peut lire que la Namibie possède les plus riches gisements de diamants marins connus au monde, estimés à plus de 80 millions de carats.

Si vous avez envie de venir en Namibie et de ramener des diamants chez vous, seuls les diamants taillés peuvent être achetés.

Cordialement

Murielle@alacartetravels.com

So let us talk today about Kolmanskop, the famous diamond mine, 10km away from Luderitz, which is located South West of the country.

The great diamond rush was mostly between 1908 and 1914. In 1912, Kolmanskop was producing a million carats a year, or 11.7% of the world total diamond production. The diamonds were small but of high quality.

The Germans shipped most of the equipment/material from Germany, in particular to build houses in Kolmanskop. There was a butcher, a baker, a post office, an ice factory, they had a little train that would deliver the ice and lemonade to the houses every morning.

Fresh water was brought by rail. They also had electricity, a police station (camels were used frequently for their patrols), one of the first X-Ray machines (for medicinal purposes and also to check that they did not swallow diamonds), a skittle alley.

European opera groups even came to perform. There were avant-garde for the time, and it must have been quite an eccentric life in the middle of the desert. There were about 300 Germans, 40 children and they employed 800 local Namibians who were living further away.

To have a feel of what life must have been back then, Marianne Coleman, who was a little girl at the time, and the daughter of a foreman at Kolmanskop, recalled:

“One of my early childhood memories is of labourers being sent out with empty jam jars, a small spade and a hand broom, returning later in the day with jars filled with diamonds.

We had a post office there, and that was our link to the outside world. Post was delivered late on Friday afternoons.

We did not have refrigerators but cooler chests. I remember the ice man doing his rounds delivering ice blocks every day.

The butcher was Mr. Zirkler, and the baker was Mr. Brechlin. Every morning on his way to work, father would drop off his daily order at the store, bakery, or butcher. Fresh bread or rolls, meat and other groceries were delivered before noon. Mr. Zirkler made the best smoked Vienna sausages you could imagine. In the store one could buy home made fudge and toffees. Behind the store was a playground for the children. There was a large workshop, a huge depot, a carpentry shop, offices and stables.

We had a painter from Germany who painted the insides of the houses with fabulous patterns and designs. We had a seawater swimming pool. The water was pumped all the way from Elizabeth Bay. The overflow water was used on the plant and for cleaning purposes. There were bathing huts around the pool, birthday parties were held there, and on Sundays, weather permitting, the band played and we all had a jolly time.

There was a primary school with a playground complete with swings and merry-go-round. At the top of a sand-dune hill was a reservoir which served a dual purpose. It provided the mining plant with water for the washing and treatment operations and was also used as a swimming pool by the residents of Kolmanskop. Sea water was pumped through a long pipeline from Elisabethbucht 28 kilometres away.

In 1910 they built a central power station in Luderitz to supply electricity to the diamond fields.

Housing, electricity and fuel were provided free by the company, which also maintained a well-built hospital. The hospital had one of the finest X-ray plants in Southern Africa.

The hospital also had its own wine cellar. The wine was moreover used medicinally. One of the two resident doctors Dr. Kraenzle, believed that patients recovered more speedily if they received some stimulation in the form of a little wine or Champagne.

In 1927 a magnificent new recreation centre was built where many functions and forms of entertainment were held. It had perfect acoustics, designed by an expert from Germany. There was also a gymnasium and film showings, a bowling alley, a casino and a theatre. Theatre groups, musicians and artists came regularly.

Working hours on the mine was nine hours every day for six days a week, with only special days like Easter or Christmas, New Year, etc, being given off. In the early days church services were held in the school building.

Wages were good and virtually everything was free, including company houses, milk deliveries and other fringe benefits.

It was difficult to keep a pet, but we had an ostrich which pulled a little sleigh over the sand. An ostrich is not a docile beast and I remember the terror from housewives as we careered along. The ostrich stopping every now and again to pinch and eat anything that it could find. Nevertheless, the ostrich and sleigh was used at Christmas time to bring father Christmas and some presents…”

Unfortunately, I have not found a picture of Marianne or information about her life afterwards.

Today Kolmanskop is a little treasure for photographers and history lovers.

Intensive mining depleted the area by the 1930s when new diamond fields were found further South. People left in droves, abandoning homes and possessions. By 1956 Kolmanskop was completely abandoned.

Today there are still some diamond mines but most of the production of diamonds is from marine extraction.

Namdeb Diamond Corporation (Pty) Limited is owned in equal shares by the Government of the Republic of Namibia and De Beers.

De Beers conduct marine-based diamond recovery around 120 to 140m below sea level in the Atlantic Ocean off the Namibian coast. They operate a fleet of 6 vessels, capable of exploring for and retrieving diamond-bearing materials from the seabed and processing them to a diamond-rich concentrate.

On De Beers website, it says that Namibia has the richest known marine diamond deposits in the world, estimated at more than 80 million carats.

If you fancy coming to Namibia and would like to bring some diamonds back home, only cut diamonds are legal.

Kind regards

Murielle@alacartetravels.com

On va continuer notre voyage en famille, et nous allons explorer Luderitz, avec un peu de contexte historique.

Luderitz est une petite ville côtière située dans le sud-ouest de la Namibie.

C’est le deuxième port commercial après Walvis Bay.

Luderitz est réputée pour son vent qui souffle plus de 300 jours par an.

La ville de Luderitz s’appelait auparavant Angra Pequena (baie étroite), lorsque le navigateur portugais Bartolomeu Dias y a posé pied en 1487 et a érigé une croix de pierre, sur la péninsule sud de Luderitz.

Pour mieux comprendre Luderitz, laissez-moi vous donner un peu de contexte historique :

L’Afrique du Sud-Ouest allemande était une colonie de l’Empire allemand, sous le règne de Bismark, de 1884 à 1915, bien que l’Allemagne n’ait reconnu officiellement sa perte de ce territoire qu’en 1919, avec le traité de Versailles.

Vous voyez sur la carte qu’à cette époque, la Namibie était envahie par les Allemands, et que Walvis Bay faisait partie de l’Empire Britannique.

En 1883, Adolf Luderitz, l’un des premiers grands colonisateurs allemands, signe un accord avec le chef Joseph Frederick de Bethanie, dans ce qui est aujourd’hui la Namibie du Sud. Le traité donne à l’homme d’affaires allemand des droits sur la zone entourant le port stratégique d’Angra Pequena, qu’il rebaptise Luderitz.

Au cours de ces années, Zacharias Lewala, qui travaillait dans une mine de diamants à Kimberley, en Afrique du Sud, a acquis de l’expérience dans la reconnaissance des diamants bruts.

Plus tard, il a travaillé à Luderitz à l’entretien du chemin de fer sous la direction de son supérieur allemand August Stauch.

En 1908, alors qu’il travaillait près de Kolmanskop, à 10 km de Luderitz, il a découvert plusieurs pierres qu’il soupçonnait être des diamants.

Zacharias Lewala le signale consciencieusement à son patron.

Stauch et son ami Nissen, ayant vérifié qu’il s’agissait de diamants, ont d’abord gardé le secret, et ne l’ont annoncé qu’après avoir acheter environ 35 hectares autour de Kolmanskop pour poursuivre la recherche de diamants.

Après avoir réalisé que la région regorgeait de diamants, le gouvernement allemand a interdit l’accès à la quasi-totalité de la côte sud de la Namibie, la déclarant “Speergebiet”, c’est-à-dire zone interdite, où personne ne peut entrer sans permis.

C’est le début de la ruée vers les diamants, la ville de Luderitz connaît un boom économique entre 1908 et 1914 et est connue à l’époque, comme la ville la plus riche d’Afrique.

Pour l’anecdote, Zacharias Lewala n’a apparemment rien reçu pour sa découverte, pas même une forme de gratitude ; alors que August Stauch, a fait une fortune, qu’il a perdue plus tard à cause de mauvais investissements et avec la Grande Dépression.

Les 30 années de colonialisme allemand ont laissé une grande empreinte en Namibie. À Luderitz, on peut la voir en particulier dans la belle architecture de certaines maisons.

Sur le prochain blog, nous visiterons la mine de diamants de Kolmanskop ; et la vie extraordinaire qu’ils avaient à l’époque.

Cordialement

Murielle@alacartetravels.com

So, continuing our family trip, we will explore tonight Luderitz, with a little bit of history.
Luderitz is a small coastal town in the Southwest of Namibia.
It is the second commercial port after Walvis Bay.

Luderitz is notorious for its wind blowing more than 300 days in a year.

The town of Luderitz was previously named Angra Pequena (Narrow Bay), when the Portuguese Navigator Bartolomeu Dias step foot here in 1487 and erected a stone cross, on Luderitz Southern Peninsula.

To understand Luderitz better, let me give you some historical context:
German Southwest Africa was a colony of the German Empire, under Bismark from 1884 until 1915, although Germany did not officially recognize its loss of this territory until 1919, with the Treaty of Versailles.

You will see on the map dated 1915, that Namibia was invaded by the Germans, and Walvis Bay, was part of the British Empire.
In 1883, Adolf Luderitz, who was one of Germany’s first prominent colonialists, signed an agreement with Chief Joseph Frederick of Bethanie, in what is now Southern Namibia. The treaty gives the German businesseman rights to the area around the strategic harbour of Angra Pequena, which he renamed Luderitz.

In those years, Zacharias Lewala, who was a worker in a diamond mine in Kimberley, South Africa gained experience in the recognition of rough diamonds

Later, he worked in Luderitz at the maintenance of the railway under his German Superior August Stauch.

In 1908, while he was working near Kolmanskop, which is 10km from Luderitz, he discovered several stones which he suspected to be diamonds.
Zacharias Lewala dutifully reported it to his Boss.
Mr Stauch and his friend Nissen, as they realized they were diamonds, initially kept the knowledge secret, and only announced it after securing about 35 hectares around Kolmanskop to continue diamond searching.

Afterwards, realizing that the area was full of diamonds, the German government then prohibited entry to almost the entire extent of Namibia’s Southern Coast, declaring it the Speergebiet, meaning forbidden zone, where no one can enter without a permit.

It was the start of the diamond rush, the town of Luderitz observed an economic boom between 1908 and 1914. Luderitz was at the time known, as Africa’s richest town.

For the anecdote, Zacharias Lewala apparently received nothing for his find, not even some form of gratitude; while many, like August Stauch made a fortune, which he later lost through bad investments and the Great Depression.

The 30 years of German colonialism made a big imprint in the country, in many ways. In Luderitz, it can be seen today in the beautiful architecture of some houses.

In the next blog, we will be visiting the Diamond mind of Kolmanskop and the glittering lifestyle they had at the time.

Kind regards

Murielle@alacartetravels.com